Une Carmen (Avignon Off 2009/ Paris Théâtre Essaïon 2009/2010)

RS Carmen palazon 3

Écriture, mise en scène et interprétation : Raphaëlle Saudinos
Collaboration artistique : Véronique Vella (de la Comédie-Française)
Arrangements et accompagnement musical : Jean-Louis Cortès
Lumières et régie générale : Denis Koransky
Remerciements à Gilles Parodi pour les guitares et Sylvère Gaudré pour les trompettes et les bugles

Présentation :

RS Carmen palazon 1À l’instant où Carmen jette sa bague au visage de Don José, elle sait qu’elle signe son arrêt de mort. Elle choisit de dire non, et est prête à en payer le prix. Une fraction de seconde qui va tout changer. Un instant hors du temps pour revoir toute sa vie, la raconter et la chanter, de son point de vue. Son arrivée à Séville, sa tentative de vie d’ouvrière, son crime, le coup de foudre avec José. Leur vie  marginale, sa place de chef de bande ; son indifférence à toute autre loi que la sienne. Et le bonheur d’un amour passionnel et clandestin. Mais aussi la violence que se fait José en trahissant ses principes, qui mine leur relation. La conscience aigue de Carmen d’un dénouement inéluctable. Et son courage à aller affronter le Destin, pour ne pas manquer à l’esprit de liberté qui aura fondé toute son existence.

 

Note d’intention :

C’est un spectacle musical, qui parle d’amour, de liberté et de mort. Qui parle aussi de la difficulté de se rencontrer au-delà du lien charnel, quand on est si profondément différents. C’est aussi la  recherche d’une autre Carmen. Inspirée par la nouvelle de Prosper Mérimée, chantant les airs réarrangés version jazzy de l’opéra de Bizet, nourrie du mythe qui se construit depuis deux siècles. Non plus une gitane de pacotille à la sensualité diabolique qui doit payer pour sa capacité à manipuler le désir masculin… et à y prendre son plaisir. Mais une femme moderne, libre mais isolée par sa volonté de désobéir aux injonctions du temps, de la société. Une apatride, une déracinée, une étrangère, sur laquelle se projettent fantasmes et jugements des gens “ comme il faut ”. Vous pensez, une bohémienne… Une femme que son intelligence et sa capacité de manipulation rendent bien plus dangereuse que ne le fait sa beauté. Une amoureuse passionnelle mais si éprise de liberté et d’absolu que la rencontre avec l’autre est forcément éphémère. Un mystère désirable et inaccessible : une femme qui utilise sa féminité comme une arme, qui refuse toutes les places de la femme… et ne cesse d’investir celles de l’homme : chef de bande, maîtresse de ses désirs, toujours sur le départ, sans peur devant un destin tragique qu’elle connaît, c’est encore elle qui provoque Don José pour qu’il ait le courage de son geste. Elle rompt, mais ne plie pas. Une femme moderne, bien sûr. Et qui le paye si cher.
Cette Carmen là, pendant cette fraction de seconde, 1h15 seule en scène à  raconter et à chanter sa vie, va choisir de comprendre pourquoi.

 

Notes de mise en scène : 

RS Carmen palazon 2Elle est sur le plateau, seule, vêtue simplement, plus Anna Magnani que Gina Lollobridgida… Elle installe son espace : anneau nuptial et cercle des sortilèges, arène pour la mise à mort aussi. Elle est narratrice d’elle-même et rentre dans le cercle de son histoire pour dire et chanter les grandes étapes de sa vie, en s’accompagnant d’accessoires signifiants. Elle en ressort pour redevenir cette femme au pied du mur qui essaye de comprendre et de partir sereine. Une scénographie volontairement dépouillée, pour que chaque objet soit mis en valeur, et exprime l’essence du mythe.

 

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Les chansons du spectacle : 

(extraites de l’opéra de Georges Bizet, adaptées pour une voix de femme et réarrangées version « jazzy » par Jean Louis Cortès, accompagnement musical par bande-son créée pour le spectacle)

“Air des cigarières »
“Habanera”
« Près des remparts de Séville »
« Dragon d’Alcala”
« Toréador, prends garde”
“Là-bas, là-bas dans la montagne”
« Je vais danser”
« L’air des cartes”
« Les tringles des sistres tintaient”